Retraite de méditation Vipassana : mon retour d’expérience


Méditation Vipassana c’est quoi ? 

Voici ci-après la définition exacte donnée par l’organisation officielle qui fait perdurer l’enseignement : « Vipassana, qui signifie voir les choses telles qu’elles sont réellement, est une des plus anciennes techniques de méditation de l’Inde. Vipassana est un moyen de se transformer soi-même à travers l’observation de soi-même. Cela repose sur la relation profonde entre l’esprit et le corps, qui peut-être directement expérimentée par l’attention disciplinée portée aux sensations physiques qui constituent la vie du corps. » 

« La technique que Mr. S.N. Goenka enseigne s’inscrit dans une tradition qui remonte au Bouddha. Le Bouddha n’a jamais enseigné une religion sectaire ; il enseigna le Dhamma – la voie de la libération, qui est universelle. »

J’ai suivi cet enseignement de la Méditation Vipassana fin juin en Ardèche dans l’un des centres officiels et je prends enfin le temps de vous partager mon expérience.  

Respiration meditation  clermont-ferrand
Méditation Vipassana


Comment se déroule l’enseignement de la méditation Vipassana ? 

Lorsque l’on souhaite apprendre cette technique de Méditation Vipassana pour la première fois, il est recommandé de suivre un enseignement de 10 jours dans l’un des centres officiels. Il y’en a partout dans le monde et tous fonctionnent de la même manière : 

  • Enseignement laïque à prix libre 
  • 10 jours d’enseignement quand c’est la 1ère fois, où l’on doit respecter le silence, se couper de toutes distractions telles que son téléphone, lire et écrire. 
  • Méditer environ 10h par jour en suivant les instructions enregistrées de Mr. Goenka. 

Mon retour d’expérience méditative

Cela fait plusieurs années que j’avais entendu parler de cet enseignement de Méditation Vipassana. J’étais vraiment curieuse de découvrir l’impact de cette technique sur le mental et le corps.  Parfois, quand je dois faire des choix où je suis assez incertaine, j’attends que le «  message »  me revienne au moins 3 fois aux oreilles. C’est plus de 3 fois que j’ai entendu parlé de Vipassana. Mais à chaque fois mon mental trouvait une certaine excuse : je ne suis pas prête, ce n’est pas pour moi, je n’ai pas 10 jours à consacrer à « ça » il y’a tellement de choses à faire … Bref, tout un tas d’excuses pour éviter d’aller se confronter à la discipline de cette voie. 

De la discipline, il en faut en effet pour participer à cette retraite de 10 jours. Tout d’abord, on se dépouille de son téléphone (quel bonheur ! Ahah), de tout livre et on ne peut pas écrire… Ensuite, on observe un noble silence pendant 10 jours, pas de communication avec les autres participantes, pas même le droit d’échanger un regard. J’étais vraiment intriguée d’aller tester ça, de voir comment j’allais réagir, comment cela allait me mettre à l’épreuve. J’avoue avoir un certains goût pour les challenges, pour sortir de ma « zone de confort »… 

Pourquoi je me suis lancée ?

Ce qui m’a décidé à faire une Vipassana ? Ce sont 2 amies qui l’ont fait quelques mois auparavant et cela m’a conforté dans le fait d’y aller. C’était le moment d’aller expérimenter par moi-même. On ne grandit et on n’avance qu’en expérimentant par soi-même. On peut bien écouter le récit de n’importe qui, tant que l’on ne se met pas dans l’action et qu’on ne se jette pas à l’eau, on ne sait pas si c’est fait ou non pour soi ! 

Il est bien trop dure de résumer ce que j’ai expérimenté pendant ces 10 jours. C’est certainement une connexion profonde à soi qui s’établit si on accepte de se plonger dans l’aventure, si on laisse aller le mental, que l’on écoute pas notre ennui et que l’on reste focaliser sur ses sensations corporelles. C’est un monde de subtilités qui peut s’ouvrir à nous. Un monde plus lent, plus patient, plus conscient ! 

Les plus et les « moins »

En quelques mots, je peux exprimer ce que j’ai aimé et moins aimé lors de cet enseignement de Méditation Vipassana (ce qui restera très subjectif bien entendu) : 

Ce que j’ai aimé : 

  • Le silence : qu’il est bon de ne pas avoir à parler et de ne pas avoir à écouter aussi. Juste ETRE pour de vrai, sans avoir à partager son attention vers autrui. Le silence est un allié pour le mental. Je me suis rendue compte à quel point notre parole, nos échanges peuvent alimenter la négativité sans que cela n’ait lieu d’être. Apporter du silence dans sa vie, c’est aussi amener du contentement. Cela évite de ressasser. Quand on rumine, on se fait souffrir soi-même, on augmente sa douleur qu’elle soit physique ou mental. Cela permet sincèrement de remettre à sa juste place les pensées et la réalité de ce que l’on vit. De s’alléger ! 
  • Avoir un cadre où je peux me couper réellement du monde et être accompagnée dans ça
  • L’organisation du centre en Ardèche était top ! Tout est mis en place pour que l’on reste concentrés sur soi et que l’on pratique dans de bonnes conditions. 
  • Manger en pleine conscience grâce à ce silence : tout ralenti, tout est décuplé ! 
  • La technique de méditation : elle demande beaucoup de concentration, demande de l’exigence puisque le but est de fortifier l’esprit. Je crois que ce que j’ai aimé, c’est observer ma résilience, ma capacité à avancer dans l’aventure sans nourrir des pensées d’ennuis, de manque, d’agacement. Méditer de 8 à 10h par jour est challengeant. Ne pas suivre les pensées d’ennui me semble primordial pour faire taire le mental, arriver à se connecter à son corps et à ressentir des sensations plus subtiles. 
  • Les discours en fin de journée qui m’ont permis de faire pleins de liens avec l’Ayurvéda et d’avoir de meilleure compréhension du lien corps-esprit.

Ce que j’ai moins aimé : 

  • Le rythme très intense : se lever à 4h du matin et être libérées à 21h (avec des temps de pauses bien évidemment !). Comme cela demande beaucoup de concentration au niveau du mental, je me suis sentie très fatiguée ! 
  • Le fait de ne pas pouvoir faire d’exercices physiques a été ce qui m’a manqué le plus. En effet, rester en posture assise aussi longtemps par jour peut être douloureux (encore une bonne leçon, si on ne laisse pas le mental entretenir cette douleur, elle est bien moindre que ce que l’on pourrait penser !). Mais garder en tête qu’il ne s’agit que de 10 jours dans sa vie aide beaucoup 😉 
  • Le fait de ne pas pouvoir échanger un regard, un sourire. Le toucher est également un sens qui m’a manqué, je crois en son pouvoir apaisant. Encore une fois, il s’agit de se dire que cela n’est que 10 jours et qu’on retrouvera cela après. On prend d’ailleurs conscience du caractère précieux de ces sens, de ces gestes dans notre vie.  

J’ai de la gratitude pour : 

  • L’organisation de ces retraites et les bénévoles qui y participant : quelle chance de pouvoir aller expérimenter cela à prix libre, cela donne l’occasion à tout un chacun d’aller tester ! 
  • L’énergie de la 50aines de femmes autour de moi 
  • La contemplation intérieure qui s’est mise en place en moi pendant ces 10 jours, pour la résilience, pour l’effort, pour la Foix en la Vie. 
  • Les ciels étoilés de 4h du matin !

Effets sur le quotidien de la Méditation Vipassana

Depuis que je suis rentrée, j’essaie de méditer 1h par jour. J’ai pu remarqué des changements dans mes réactions face à des situations qui auraient pu me blesser. Je prends plus de hauteur, je sens plus de calme à l’intérieur. Je ressens d’avantage mon corps au quotidien et ça permet de réduire l’agitation du mental. Il est encore tôt pour ressentir tous les impacts et je pense que c’est la régularité de la pratique qui sera payante. 

Pourquoi le faire ou non ? (mon avis subjectif)

Pourquoi le faire à mon avis ? 

  • Pour se connecter à son corps, chercher à fortifier son mental et arrêter de se faire balader par lui ! 
  • Pour se couper de tout réellement et accepter d’être, comprendre la notion de ralentir, de distractions et de lien corps-esprit ! 

Pourquoi ne pas le faire à mon avis ? 

  • C’est exigent et cela me semble peu adapté si l’on se sent dans une phase très angoissée de sa vie. Je pense que lorsque le mental est très agité, apeuré. Que l’on a été victime de traumatisme et/ou que son système nerveux est très dérégulé, cela n’est pas aidant d’aller s’assoir et s’observer. Je pense qu’un accompagnement thérapeuthique et des méthodes corporelles plus douces, plus adaptées doivent déjà être mises en place avant d’aller sur ce chemin là. Ce n’est que mon avis mais je crois que la douceur peut apaiser beaucoup de choses et ce n’est pas en faisant Vipassana que l’on trouvera cela. 

Je vous souhaite à tous de faire l’expérience de la déconnexion, du silence… De la pleine conscience ! Il me semble totalement possible de s’offrir ces moments dans nos quotidiens car ils sont tellement bénéfique : autant pour soi, que pour autrui ! Car nos efforts ont des répercutions autour de nous et sur la société entière. 

Puisse tous les êtres partagés nos mérites, être en paix et en harmonie !